Préambule
1. Nous, les think tanks africains et les délégués au 5e Sommet des Think tanks d’Afrique, nous sommes réunis à Accra, au Ghana, du 5 au 7 avril 2018. Nous achevons notre Sommet 2018 sur le thème « Lutte contre le chômage des jeunes en Afrique : Solutions innovantes proposées par les think tanks » et souhaitons exprimer notre profonde et sincère appréciation à la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) pour l'organisation de ce Sommet en partenariat avec le Gouvernement de la République du Ghana, l'Institut pour la gouvernance démocratique (IDEG), la Banque africaine de développement (BAD), la Commission de l'Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l'Agence de planification et de coordination du NEPAD, la Fondation William et Flora Hewlett, la Fondation Bill et Melinda Gates, le Réseau régional des instituts de recherche sur les politiques agricoles (ReNAPRI) et l'Alliance pour le partenariat africain (AAP).
2. Nous félicitons la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique d'avoir été désignée Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités. C'est une reconnaissance claire des près de trois décennies de travail admirable, non seulement dans la création et l’appui aux think tanks sur le continent, mais aussi dans le renforcement des capacités humaines et institutionnelles nécessaires à la mise en œuvre des cadres de développement continental, régional et national.
3. Nous saluons l'engagement de l’Union africaine à soutenir et à reconnaître les efforts déployés par les think tanks africains en faveur de politiques et de programmes de développement fondés sur des données factuelles sur le continent et autour de la création d’emplois pour les jeunes en particulier. La représentation de haut niveau de la Commission de l’Union Africaine au Sommet, comme en témoigne la présence du Commissaire aux Affaires Economiques et du Directeur par intérim pour les Ressources Humaines, Science et Technologie est donc très vivement appréciée.
4. Nous notons l'importance pour les pays africains et leurs gouvernements de faire confiance, consulter et utiliser les think tanks sur le continent car ceux-ci ont l'expertise et l'expérience requises pour soutenir la conception, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des politiques autochtones pertinentes pour la transformation socioéconomique de l'Afrique dans le cadre de l'Agenda 2063, des Objectifs de développement durable (ODD) et des plans de développement nationaux.
5. Nous notons également que les think tanks africains joueront un rôle essentiel pour aider les pays africains à lutter contre le chômage des jeunes en soutenant la conception, la mise en œuvre et le suivi de politiques fondées sur des données probantes, à travers leurs activités de renforcement des capacités pour les acteurs étatiques et non-étatiques, et la facilitation de l'engagement des parties prenantes, le dialogue et le plaidoyer.
6. Nous reconnaissons les problèmes de viabilité rencontrés par les think tanks africains et saluons l'engagement exprimé par les gouvernements africains, les partenaires au développement et les principales parties prenantes continentales à continuer de soutenir les Sommets des Think tanks d’Afrique et le travail des think tanks en général par l'intermédiaire du Réseau des des Think tanks africains (ATTN).
Think tanks africains et contribution à la lutte contre les défis du chômage des jeunes
7. Nous exprimons à nouveau notre profonde inquiétude au sujet des défis du chômage des jeunes en Afrique et des pressions qui en résultent sur la migration vers d'autres continents pour des opportunités économiques ainsi que les conséquences désastreuses, entre autres la perte de vies de jeunes Africains.
8. Nous reconnaissons que les think tanks ont un rôle clé à jouer pour soutenir la lutte contre le chômage des jeunes, qui peut largement réussir si elle s'appuie, entre autres facteurs, sur un environnement politique favorable et un leadership transformateur dans les secteurs étatiques et non étatiques.
9.Nous nous engageons à continuer de fournir des conseils sur les options politiques et les solutions innovantes disponibles pour lutter efficacement contre le chômage des jeunes en utilisant les connaissances et le réseautage tout en élargissant notre portée aux acteurs politiques et en rendant nos recherches accessibles dans ce domaine.
10. Nous reconnaissons que l'impact limité des programmes d'emploi des jeunes dans de nombreux pays africains s'explique en partie par l'absence d'une conception et d'une mise en œuvre rigoureuses basées sur des preuves aggravée par un manque de données et de statistiques précises et une faible capacité de mise en œuvre.
11. Nous réaffirmons donc notre engagement à fournir des preuves et données aux gouvernements, aux législateurs, au secteur privé et aux organisations de la société civile pour prendre des décisions éclairées tout en soutenant la production de statistiques adéquates sur l'emploi des jeunes et les questions connexes.
12. Nous recommandons que des think tanks soient soutenus dans la réalisation d'études stratégiques sur les capacités humaines et institutionnelles du continent et partagent des bonnes pratiques sur la manière de les résoudre, en particulier en ce qui concerne le développement et la mise en œuvre effective des politiques d'emploi des jeunes.
13. Nous encourageons les gouvernements africains et les principales parties prenantes à travailler avec les think tanks africains et les institutions de renforcement des capacités pour soutenir le développement des compétences essentielles de l'Afrique en science, technologie et innovation et pour développer des politiques et des interventions locales en vue du développement durable de l'Afrique.
14. Reconnaissant que la lutte contre le chômage des jeunes en Afrique exige un leadership transformateur et des solutions purement africaines, nous appelons tous les gouvernements africains à travailler avec les think tanks pour concevoir et soutenir des interventions visant à renforcer les capacités institutionnelles et humaines pour un leadership transformateur (entre autres le commerce, la jeunesse, les femmes, la société civile et le leadership traditionnel).
Compétences techniques essentielles et développement du secteur privé pour les opportunités d'emploi des jeunes
15. Reconnaissant que l'Afrique est bien dotée en ressources naturelles, nous exhortons les pays africains à développer des programmes de formation systématiques qui garantissent le développement des compétences en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, contribuant ainsi à créer davantage d'emplois pour les jeunes.
16. Dans cette veine, nous nous engageons à travailler avec les organismes continentaux, les communautés économiques régionales, les gouvernements et toutes les parties prenantes de l'Afrique pour soutenir le développement des compétences techniques, en particulier pour les filles et les femmes, et contribuer à faire en sorte que l'éducation que nos jeunes reçoivent leur donne les compétences essentielles dont ils ont besoin pour l'emploi et la transformation du continent.
17. En outre, nous recommandons également aux pays africains de veiller spécifiquement à ce que l'agriculture devienne une entreprise attrayante pour les jeunes, non seulement en améliorant l’image peu attrayante de l'agriculture et en favorisant sa modernisation, mais aussi en trouvant des solutions aux problèmes liés au manque d'accès à la terre, aux capitaux, aux marchés, à l'information, à la technologie et aux intrants agricoles.
18. Nous nous sommes donc engagés à travailler avec les gouvernements africains, en étroite coopération avec le secteur privé, pour identifier les possibles portes d’entrée et opportunités de travail indépendant et d'emploi, en particulier pour les jeunes, les femmes et les groupes vulnérables de la population.
19. Nous proposons une documentation des expériences à l'échelle de l'Afrique, des solutions innovantes et des leçons apprises sur les défis et les stratégies en matière de chômage des jeunes. Cela doit être entrepris par des think tanks tel que décrit dans l’agenda de recherche proposé par les institutions sous la coordination de l'ACBF. Une telle étude devra par la suite contribuer au développement d'interventions et de programmes de renforcement des capacités visant à lutter durablement contre le chômage des jeunes en Afrique.
Feuille de route
20. Nous, think tanks et délégués, notons que le Sommet 2018 des think tanks d’Afrique a offert une occasion unique d'engager des discussions ouvertes et approfondies sur un large éventail de problèmes critiques en Afrique, notamment les défis du chômage des jeunes et le rôle des think tanks, ce qui facilitera le développement de solutions mutuellement convenues.
21. Nous nous engageons à soutenir et contribuer à la conception, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des programmes d'éducation et de formation techniques et professionnelles (EFTP) et de mentorat / coaching pour résoudre les problèmes de l'Afrique – et par conséquent résoudre la problématique du chômage des jeunes.
22. Nous appuyons la proposition d'entreprendre une étude panafricaine sur l'expérience, les solutions novatrices et les leçons apprises sur les défis du chômage des jeunes dans des secteurs spécifiques tels que l'agriculture, afin de compléter les études existantes et d'assurer des futurs efforts coordonnés et efficaces. La base de cette étude devra être un programme de renforcement des capacités sur l'emploi des jeunes en Afrique.
23. Nous demandons à l'ACBF, en tant qu'agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités, de coordonner la documentation des expériences à l'échelle de l'Afrique, des solutions innovantes et des leçons apprises sur les défis du chômage des jeunes et coordonner par la suite le développement d'un Programme sur l'exploitation des opportunités d'emploi des jeunes sur le continent, en s'appuyant sur les résultats.
24. Nous demandons en outre un soutien continu à l'ACBF et aux autres sponsors des think tanks pour leur permettre de créer de nouveaux think tanks, de renforcer les capacités des think tanks existants et de veiller à la convocation de plateformes telles que les Sommets des thinks tanks d’Afrique et à l’appui aux réseaux tels que le Réseau des think tanks africains. Les recommandations des sommets doivent également être portées à l'attention des réunions des chefs d'État de l'Union africaine.
25. Nous, participants au Sommet, exprimons notre gratitude au Gouvernement du Ghana et à ses dirigeants pour le soutien apporté à l'ACBF et à ses partenaires pour l'organisation réussie du Sommet.
-FIN-
Pour plus d’informations, veuillez contacter
Tsitsi Chakonza
Cellule de Communication, RSPD,
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique
Harare, Zimbabwe
+263-4 304663, 304622, 332002, 332014 ; poste : 273
Email : [email protected]
À propos de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF)
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) est l’agence spécialisée de l'Union africaine en matière de renforcement des capacités.
Après avoir lancé et coordonné efficacement des programmes de renforcement des capacités d'une valeur de plus de 700 millions de dollars américains dans 45 pays et 8 communautés économiques régionales (CER) en Afrique depuis 1991, l’ACBF a rassemblé l'expérience requise qui en fait l'institution incontournable en matière des connaissances spécialisées et de ressources humaines pour conseiller et appuyer les pays africains, les CER et les institutions sur des mesures décisives à prendre pour développer de toute urgence les compétences pratiques nécessaires pour la transformation économique du continent.
Les preuves provenant de notre travail de pointe (constitué des centaines de publications en matière de connaissances) et du travail de plusieurs partenaires montrent que les efforts de développement de l'Afrique sont entravés par de graves déficits de capacités se présentant souvent sous la forme de pénuries de compétences critiques, de déficits de leadership, d'entraves dues aux mentalités et aux institutions faibles. La pénurie de compétences pratiques sur le continent est importante dans des domaines clés tels que la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM) et l'agriculture.
À l’ACBF, nous continuerons à utiliser notre expérience inégalée dans la gestion des mécanismes financiers pour le développement, notre vaste expérience en collecte des connaissances grâce à la combinaison de compétences exceptionnelles de notre personnel de base ainsi qu'à nos solides partenariats et réseaux stratégiques pour aider les pays et les institutions à identifier leurs besoins en capacités, les conseiller sur la façon de pallier à ces faiblesses de capacités et trouver les connaissances et ressources nécessaires pour développer les ressources de capacité requises, les utiliser efficacement et les conserver en vue d’atteindre leurs objectifs de développement à court et à long terme.
Notre vision est celle d’une Afrique capable de réaliser son propre développement.
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